Influence de la méditation sur le système nerveux

Explorations des effets et mécanismes sous-jacent

La méditation est pratiquée depuis des milliers d'années dans différentes cultures en tant qu’outil thérapeutique spirituel à travers le monde.
Sa pratique délivre des effets bénéfiques sur le plan psychologique et émotionnel, mais aussi sur les ressentis physiques.

Les études les plus récentes utilisant l'imagerie cérébrale démontrent que la méditation modifie l’activité et la structure (forme physique) du cerveau.
De fait, son influence principale concerne le système nerveux, qui joue un rôle crucial dans la régulation de nombreuses fonctions corporelles.

Lorsqu'une personne médite, elle se concentre sur la respiration, une image mentale ou un mantra. Cette focalisation de l'attention mise en place à répétition, entraîne des modifications de l’activité du système nerveux, notamment en stimulant le système nerveux parasympathique. La méditation induit des changements physiologiques tels que la diminution de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle, une meilleure régulation du système endocrinien ainsi qu’une capacité de récupération importante.

Ces signaux indiquent que le corps entre dans un état de calme profond et de réparation rapide.

Il existe plusieurs types de méditations dont trois sont les plus couramment pratiquées :

La méditation par attention focalisée consiste à porter son attention sur un objet spécifique, tel que la respiration, une sensation corporelle ou un mantra. L'objectif est de maintenir une focalisation stable sur cet objet, en observant attentivement les sensations qui se présentent à l’esprit sans s'y attacher ni les juger. Lorsque l'esprit s’éloigne de l'objet de concentration, le pratiquant revient doucement à celui-ci, cultivant ainsi la concentration et la stabilité mentale.

La méditation de pleine conscience: elle implique une prise de conscience ouverte et non jugeante de l’expérience présente. Le pratiquant observe ses pensées, émotions, sensations corporelles et l'environnement sans s'y attacher ni chercher à les changer. L'accent est mis sur l'acceptation et l'observation bienveillante de tout ce qui se présente, sans jugement ni réaction automatique. La pleine conscience peut être pratiquée rien qu’en portant une attention consciente à ses activités quotidiennes.

La méditation axée sur la compassion. Elle vise à cultiver la compassion envers soi-même et envers les autres. Le pratiquant peut utiliser des techniques de visualisation, de réflexion et de génération de sentiments de bienveillance et de compassion. L'objectif est de développer des qualités telles que l'empathie, la bienveillance, la gratitude et l'amour inconditionnel envers tous les êtres. Cette pratique peut aider à cultiver des sentiments positifs et à renforcer les relations interpersonnelles.

En plus d'influencer le système nerveux, la méditation impacte la structure et le fonctionnement de notre cerveau.

Modifications physiologiques induites par la méditation

L'une des principales observations faites dans les études sur la méditation concerne l'activité du système nerveux autonome.

Chez les méditants réguliers on observe une diminution des tensions physiques, musculaires, de la fatigue et de l’anxiété. Le système sympathique (stress) est réduit et le système parasympathique (détente) soutenu.
Une pratique récurrente se manifestent par une diminution de la fréquence cardiaque, de la pression artérielle et du taux de cortisol, l'hormone du stress. Une fréquence cardiaque plus basse implique une meilleure santé cardiovasculaire. De plus, une baisse de la pression artérielle réduit le risque de problèmes cardiovasculaires tels que les maladies cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux. Une diminution du taux de cortisol est également bénéfique pour diminuer l’anxiété, les troubles dépressifs et métaboliques.

La méditation renforce le système immunitaire en augmentant l’activité des lymphocytes et en stimulant la production d'anticorps.
Les lymphocytes sont des cellules clés du système immunitaire, elles sont responsables de la détection et de la destruction des agents pathogènes tels que les virus, les bactéries et les cellules cancéreuses. Une augmentation de l’activité des lymphocytes signifie qu'ils sont plus efficaces dans leur fonction de protection du corps.

La méditation a un impact significatif sur la gestion de la douleur physique. Méditer régulièrement accroit la tolérance à la douleur, c'est-à-dire notre capacité à supporter une douleur parfois jugée intense, sans en être trop affecté (particulièrement bénéfique pour les personnes souffrant de douleurs chroniques, ou les maladies auto-immunes et maladies inflammatoires).

La méditation permet de cultiver une conscience de l'instant présent et d'adopter une attitude de détachement par rapport à la douleur qui se traduit par une diminution voire une absence de la sensation. En se concentrant sur la respiration et en développant une attention, les pratiquants de la méditation apprennent à ne pas se laisser submerger par la douleur, mais plutôt à l'observer sans jugement. Cela va aussi diminuer la détresse émotionnelle et psychique associée en enclenchant le système nerveux parasympathique pour éviter l’impact néfaste du stress sur les organes.

De nos jours, nous sommes nombreux à ignorer le stress chronique subi par notre corps mais nous restons pourtant incapables de rester immobile et de méditer. Ce signal est un indicateur précieux à ne pas négliger.
Avoir de l’énergie est complémentaire à la capacité à enclencher son système parasympathique sur demande pour récupérer et se régénérer.

Méditer diminue la production de cytokines pro-inflammatoires, tout en augmentant la production de cytokines anti-inflammatoires. Cela aide à réduire l'inflammation qui est un facteur associé à de nombreuses maladies cardiaques, le diabète de type 2 et certaines formes de cancer.

La méditation et modulation de l'activité cérébrale

En méditant on influence directement la neuroplasticité, c'est-à-dire la faculté du cerveau à récupérer et à se restructurer.

Le cerveau humain est constitué de 86 milliards de neurones, également appelés matière grise, et chaque neurone établit des milliers de connexions avec d'autres neurones, leur permettant ainsi de communiquer entre eux.
Les connexions entre les neurones varient constamment en fonction des expériences affectives, psychiques et cognitives que nous vivons.
De fait, certaines connexions seront renforcées, de nouvelles seront créées et d'autres pourront être supprimées.
Pendant longtemps, on a pensé que le cerveau était fixe et que la perte de neurones était inévitable avec l’âge. Bonne nouvelle, ce n’est pas le cas ! En méditant on augmente de l'épaisseur corticale dans certaines régions cérébrales.
Par exemple, la méditation de pleine conscience est associée à une augmentation de l'épaisseur du cortex préfrontal, associé à la prise de décision, à la régulation des émotions et à l'attention, ainsi qu’à l'hippocampe impliqué dans la mémoire et l'apprentissage.
A l’inverse, elle diminue l'activité du « cerveau par défaut », qui est responsable de la rumination mentale et de l'auto-centrage.

En bref: la méditation influence positivement nos systèmes nerveux autonome et somatique en réduisant le stress et en augmentant l’état de relaxation sur commande. Cela améliore nos capacités cérébrales, notre santé mentale, physique, la gestion des sensations et la régulation de nos émotions.

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