La magie du pranayama sur le système nerveux

"Prana" signifie force vitale et "yama" signifie maîtrise, contrôle. Une autre signification de "yama" est "l'allongement de la respiration".

Le pranayama permet d'allonger et de contrôler la respiration, l'énergie qui nous maintient en vie. Ils figurent comme quatrième branche du yoga dans le Yoga Sutra de Patanjali, un texte phare de la discipline du yoga. Le concept de pranayama englobe un ensemble d'exercices respiratoires de complexité variable, conçus pour réguler et améliorer la qualité du souffle et du corps. Le pranayama induit une harmonie entre tous nos pancha koshas.

« L’expiration et la suspension du souffle produisent la stabilité de l’esprit. »
— Yoga-sutras by Patanjali, Aphorism I, 34

Les techniques de pranayama exploitent la corrélation entre la respiration et l'état mental, en améliorant la qualité de la respiration pour induire un état de bien-être et de relaxation aux niveaux mental, physique, physiologique et énergétique.

Ces pratiques régulent l'activité nerveuse et hormonale. Plus précisément, en modifiant la vitesse de la respiration, nous influençons les systèmes parasympathique et sympathique. Une respiration lente, contrôlée et prolongée entraîne une réduction de la pression artérielle, du rythme cardiaque et de la tension artérielle. En même temps, elle favorise une oxygénation importante des muscles, des tissus conjonctifs, des fascias, des cellules et des organes. Par conséquent, ces pratiques contribuent à réduire l'anxiété, l'inquiétude, le stress et les pensées obsessionnelles, tout en améliorant la capacité de concentration et de mémorisation.

À l'inverse, une respiration rapide active le système sympathique, ce qui entraîne une augmentation de la pression artérielle et du rythme cardiaque. Si elle n'est pas contrôlée, cette réponse physiologique peut générer des sentiments d'anxiété et déclencher les mécanismes de réponse au stress de l'organisme. En revanche, une bonne maîtrise de cette pratique permet de stimuler intentionnellement le rythme cardiaque, ce qui favorise la production d'énergie, régule la chaleur corporelle et soutient le processus de désintoxication.

Selon la tradition indienne, chaque individu reçoit à la naissance un nombre fixe de souffles, constituant une sorte de capital vital. Une fois ces respirations épuisées, la vie s'achève. Ainsi, le pranayama est pratiqué pour apprendre à chacun à respirer de manière consciente et contrôlée, afin d'optimiser l'utilisation de ce capital respiratoire.

Dans un état normal, une personne moyenne respire entre 12 et 20 fois par minute. Cependant, les pratiquants réguliers du pranayama ont tendance à réduire ce nombre et à maintenir leur rythme respiratoire entre 8 et 10 respirations (inspiration+expiration) par minute. Les méditants avancés sont capables de ralentir encore davantage leur respiration, jusqu'à atteindre un rythme de 1 à 4 respirations par minute. Cette capacité à moduler et à ralentir consciemment le rythme respiratoire est l'un des avantages du pranayama avancé. Les techniques respiratoires contribuent à l'allongement des télomères, qui sont des enzymes protégeant les chromosomes et retardant l'entrée des cellules dans la phase de mort cellulaire. La longueur des télomères est directement associée à une plus grande longévité et à une réduction de l'impact des maladies liées à l'âge.

De plus, la respiration qui mobilise le diaphragme, comme la respiration abdominale, réduit significativement le stress oxydatif et limite l'accumulation de radicaux libres dans l'organisme. Il est important de noter que l'oxydation des cellules accélère le processus de vieillissement. Ainsi, en pratiquant des respirations qui sollicitent activement le diaphragme, il est possible de réduire les effets néfastes du stress oxydatif.

« Lorsque la respiration est agitée, l’esprit est agité. Lorsque la respiration est contrôlée, l’esprit est calme ; le yogi atteint la stabilité. C’est pourquoi nous devons contrôler la respiration et pratiquer le pranayama. »
— Hatha-Yoga Pradipika, II, 2

Dans la perspective de la tradition yogique, le corps est comparé à une chaudière où l'action de la respiration est divisée en deux zones distinctes :

⊛ La partie supérieure est réservée à l'inspiration, représentée par le Prana, le souffle vital qui nourrit le corps. L'inspiration favorise la combustion et met en mouvement l'ensemble de l'organisme.

⊛ La partie inférieure est consacrée à l'expiration, représentée par Apana, le souffle responsable de l'élimination et de l'évacuation des déchets. L'expiration permet de sélectionner et de brûler les toxines, favorisant ainsi leur élimination.

Ainsi, dans cette perspective, la respiration est considérée comme un processus essentiel permettant à la fois l'oxygénation du corps par le souffle vital et l'élimination des déchets par le souffle évacuateur.

Il existe une grande variété de techniques de pranayama, qui partagent des bénéfices communs en agissant sur trois axes principaux :

⊛ Les échanges gazeux O2 et CO2 favorisent l'augmentation de l'apport en oxygène, nourrissant efficacement nos cellules et favorisant leur fonctionnement optimal. Parallèlement, ces techniques facilitent l'élimination du dioxyde de carbone, contribuant ainsi à l'élimination des déchets métaboliques.

⊛ La stimulation du nerf vague, qui envoie un signal positif au système nerveux central et active les processus de réparation/régénération de l'organisme.

⊛ Concentration et conscience du corps : elles exigent une concentration et une conscience accrues du corps et de la respiration. Cette concentration mentale favorise une meilleure gestion du stress et des tensions, permettant une relaxation profonde et une réduction des troubles liés à l'anxiété.

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